Découvrez les secrets de l'électrique !

La Pause Café
Après des années de forte croissance, le marché du véhicule électrique ralentit en 2024. Bonus écologique revu, freins persistants, leasing social et nouveaux modèles ! Dans cette interview en trois parties, nous faisons le point sur les enjeux et les perspectives pour 2025.
Il y a 3 ans, des constructeurs comme Audi, Mercedes annonçaient se concentrer dans les années à venir uniquement sur le segment des voitures électriques, depuis ils sont un peu revenus sur leur position et ils ont même décidé de développer de nouvelles gammes de véhicules thermiques.
Que penses-tu du marché de l’électrique et comment tu le vois évoluer dans les années à venir ?
Après plusieurs années de forte croissance, le marché des véhicules électriques, a marqué un net ralentissement en 2024, se traduisant par un recul des ventes en France et en Europe. Cette évolution peut s'expliquer par plusieurs dynamiques structurelles et conjoncturelles.
En premier lieu, la phase de croissance rapide, soutenue par les early adopters, est probablement arrivée à maturité. Ces consommateurs précurseurs, qui ont adopté les véhicules électriques ces dernières années, sont aujourd’hui déjà équipés. Désormais, le marché doit convaincre une clientèle plus large et surtout plus réticente, vis-à-vis des contraintes perçues, telles que l’autonomie ou le réseau de recharge.
Deuxièmement, l’introduction du score environnemental, mise en œuvre fin 2023, a bouleversé l’équilibre concurrentiel. En excluant de l’éligibilité au bonus écologiques les véhicules produits hors d’Europe, cette mesure a significativement affecté les ventes de modèles très populaires, tels que la Dacia Spring, la MG4 ou encore la Tesla Model 3. Cette perte d’incitation fiscale a fortement pénalisé leur compétitivité tarifaire, dans un contexte où le prix reste un levier déterminant pour la majorité des acheteurs.
En outre, la suppression du bonus écologique pour les personnes morales a engendré un ralentissement notable des ventes sur ce segment, particulièrement sensible aux aides financières. Ce frein s’est fait ressentir durant une grande partie de l’année, bien que l’on ait observé un léger rebond à partir du troisième trimestre.
Malgré ces freins qui ont pesé sur les performances du marché en 2024, certaines initiatives ont néanmoins joué un rôle stabilisateur, voire stimulant, pour les ventes de véhicules électriques.
C’est notamment le cas du dispositif de leasing social, lancé par le gouvernement en début 2024, qui a contribué à limiter la baisse globale des ventes, tout en posant les bases d’une démocratisation progressive du segment électrique.
L’année 2025 s’inscrit comme un tournant décisif pour le marché, avec le lancement attendu d’une seconde génération de véhicules électriques, plus accessibles, conçus pour répondre aux attentes d’un public plus large.
Les véhicules électriques sont proposés à des tarifs plus élèves que les voitures thermiques, sur 2025, comment va évoluer le bonus écologique ? Quelles sont les aides disponibles pour passer au tout électrique ?
La bonne nouvelle est que le bonus écologique se maintient sur 2025. Toutefois, ses modalités d’accession ont été revus puisque les montants sont désormais dépendants du revenu fiscal de référence des ménages. Ainsi, il peut atteindre jusqu’à 4 000 € pour les ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 16 300 € tandis qu’il est plafonné à 2 000€ pour les ménages plus aisés.
Ces aides restent conditionnées à plusieurs critères : le véhicule doit respecter le score environnemental, avoir un poids inférieur à 2,3 tonnes et un prix inférieur à 47 000 €.
Il est par ailleurs probable que le bonus écologique soit amené à disparaître progressivement dans les années à venir. Une telle évolution, bien qu’inquiétante pour certains acteurs du marché, pourrait s’avérer bénéfique dans un autre registre : celui du marché des véhicules d’occasion. Jusqu’à présent, le bonus écologique a souvent rendu les véhicules neufs artificiellement plus attractifs, au détriment des modèles de seconde main. Sa suppression pourrait ainsi contribuer à rééquilibrer ce marché et à encourager l’achat de véhicules électriques d’occasion,
D’autres dispositifs demeurent actifs, notamment le leasing social, prolongé en 2025. À cela s’ajoutent des dispositifs locaux, comme les primes pour les habitants des zones à faibles émissions ou les subventions pour l’installation de bornes de recharge. En revanche, la prime à la conversion n’est pas reconduite.
Quels sont selon toi les freins à passer à l’électrique (autonomie) ?
Les freins à l’adoption du véhicule électrique restent globalement inchangés et peuvent être regroupés autour de trois problématiques principales :
L’autonomie limitée : Bien que les nouvelles générations de batteries permettent désormais de parcourir entre 400 et 500 km dans des conditions optimales, cette autonomie reste un point de friction pour de nombreux utilisateurs. L’appréhension face à l’idée de longs trajets, notamment en zones rurales ou sur des itinéraires moins bien desservis par les infrastructures de recharge, constitue un obstacle majeur. Cette 'anxiété de l’autonomie' est encore renforcée par la perception de certains consommateurs que l’autonomie annoncée par les constructeurs peut varier selon les conditions réelles d’utilisation, comme le climat ou le style de conduite.
L’infrastructure de recharge : Malgré des progrès notables, le réseau de bornes de recharge demeure perçu comme insuffisant. La répartition géographique inégale, les pannes occasionnelles et les délais d’attente en période de forte affluence accentuent ce frein. Si des efforts conséquents sont faits pour densifier et fiabiliser le réseau, notamment en Europe, cette problématique reste une préoccupation centrale pour les acheteurs potentiels.
Le coût d’achat initial : Les véhicules électriques affichent encore des prix d’achat supérieurs à ceux de leurs équivalents thermiques, même si les coûts d’utilisation et d’entretien se révèlent souvent plus faibles sur le long terme. Ce ticket d’entrée élevé peut être dissuasif, en particulier pour les ménages disposant de revenus limités, malgré les aides existantes.
On ne va pas te demander, quelle marque tu préfères, puisque tu es un pro TESLA, mais si tu avais une citadine, une routière, quels modèles conseillerais-tu à nos futurs clients ?
Pour avoir eu la chance de la voir et l’essayer lors du dernier salon de l’automobile à Paris, je suis convaincu que la Renault 5 va être un véritable succès.
Son design est une vraie réussite et son rapport qualité prix excellent. Si je devais remplacer le second véhicule de mon foyer, ce serait probablement par cette Renault 5.